Au XIe s., Guillaume Amanieu, arrière petit-fils du Duc de Gascogne Sanche IV Garcia, fait édifier le premier château. Il est souvent cité comme bienfaiteur du monastère de la Sauve-Majeure que St Gérard vient de fonder.

Au milieu du XIIe s., le vicomté de Benauge passe par alliance dans la famille de Gavarret.

Au début du XIIIe s., Guillemette, épouse de Pierre II de Gavarret, célèbre pour sa beauté, est chantée par les troubadours. Elle élargit son domaine et acquiert les paroisses de Cadillac, de Loupiac et de Ste Croix du Mont. A cette époque, l’Aquitaine est anglaise du fait du mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt.

Gravure

Bernard de Gavarret Bouville, fils de Guillemette, se révolte contre Henry III, roi d’Angleterre. En 1253, Benauge, assiégé par le roi lui-même, capitule, en grande partie détruit.

Pendant 13 ans, Benauge demeure la propriété personnelle du roi d’Angleterre qui la donne en 1266 à Jean de Grailly, fidèle serviteur des intérêts anglais. Celui-ci fait reconstruire et agrandir le château. Nommé Sénéchal d’Aquitaine, il fonde la bastide de Cadillac.

Au XIVe s., Jean III de Grailly, Captal de Buch, fait capituler le roi de France, Jean le Bon, à la bataille de Poitiers en 1356.

En 1377, Archambaud de Grailly épouse Isabelle de Foix, héritière de Gaston Phoebus.

Au XVe s., le vicomté de Benauge est érigé en comté.

Avec Gaston de Foix 1er commence la branche des Foix Grailly. Il épouse, selon l’usage de l’époque, au nom du roi d’Angleterre, Catherine de France, fille de Charles VI. Benauge, défendu par une garnison anglo-gasconne, résiste au roi de France et ne se rend qu’après la capitulation de Bordeaux et de Cadillac, en 1453. Charles VII ordonne par traité la destruction de Benauge.

En 1462, Jean de Foix rachète ces terres à Louis XI, évitant ainsi la destruction complète du château. Il les donne à son neveu, Henri de Foix Candale 1er, dont une descendante, Marguerite de Foix Candale, épousera Jean Louis de Nogaret de la Valette, duc d’Epernon, mignon d’Henri III. En raison de la construction du château de Cadillac, le duc d’Epernon délaissera Benauge au fil du temps.

Au XVIIe siècle, à l’extinction de la famille d’Epernon, le Comté de Benauge fut divisé et vendu par morceaux à compter de 1678.

Au XVIIIe siècle, Etienne de Gombaud, conseiller au Parlement de Bordeaux, achète le comté qui couvre alors 19 paroisses. Il rebâtit partiellement le château. Il a pour descendance une fille, Jaquette-Angélique, qui épouse Charles-François de Wawrans, marquis de Boursin, et reçoit Benauge en dot.

Elle reconstitue le domaine et réclame ses droits seigneuriaux, ce qui lui vaut une très mauvaise réputation. Le 9 juin 1793, à la demande du district de Cadillac, le Conseil municipal vote la démolition du château. Le domaine est saisi comme « bien national » et vendu par lots. Le château est alors divisé en deux parties : la moitié Est sera habitée, la partie seigneuriale est alors détruite.

Au XIXe s., la petite fille d’Etienne de Gombaud, épouse de Frédéric de Wendell, industriel alsacien, reprend finalement possession de la partie Ouest du château en 1824. Constatant qu’il est entièrement en ruines, elle le cède à M. Dumoulin, propriétaire de la partie Est du château. Cette transaction met un terme à la division du château.

Au XXe s., Auguste Journu achète le château (1913) qui se trouve alors dans un état lamentable : « tout l’intérieur doit être aménagé, jusqu’aux cheminées ».

Resté depuis dans la famille Journu, « ce monument, meurtri mais superbe, témoin des pages glorieuses et malheureuses de l’histoire de l’Aquitaine, mérite que l’on y prête attention et que se poursuivent les travaux de restauration entrepris par les propriétaires soutenus par l’Association des Amis de Benauge ».

Château de Benauge - porte dans les remparts